Nous sommes mardi soir, et je commence à ressentir mes premières contractions.
Fidèle aux recommandations reçues en cours de préparation à l’accouchement, je prends un bain, me détends (enfin j’essaie!), et finalement, au bout de 3 heures de douleurs très rapprochées, nous nous décidons avec Xavier mon mari à partir à la maternité, où il était prévu que notre bébé voit le jour. Mais le travail n’étant pas efficace, nous repartons, épuisés mais confiants : tout s’annonce lent, mais bien !Après 36 heures de contractions (dont deux nuits blanches) et bien aidée au téléphone par une amie sage-femme pour gérer efficacement ce temps, je perds les eaux jeudi matin, à 6 heures du matin.
Je suis très fatiguée, mais heureuse car je sens que la délivrance approche…! De retour à l’hôpital (cette fois-ci pour y accoucher vraiment!), nous sommes accueillis avec mon mari par une sage-femme qui a la patience, malgré la perte des eaux et mes nausées, de me proposer des exercices de décontraction avec ballons et baignoires à l’appui… Ce que j’aurai aimé faire, mais je prends la décision d’accepter dès maintenant la péridurale. Me voilà soulagée, d’autant que la sage-femme et l’anesthésiste m’expliquent avec précision et calme tout ce qu’ils font. La péridurale me fait un tel bien que je m’endors deux heures, épuisée de fatigue. La sage-femme nous laisse nous retrouver avec mon mari, pour vivre ces dernières heures avant l’arrivée de notre bébé, dont nous ignorons le sexe… ce qui nous laisse le temps de nous décider une bonne fois pour toutes sur le prénom que nous choisirons dans les deux cas! Et puis vers 15 heures, le col s’ouvre enfin, assez largement pour que la délivrance se fasse. La sage-femme me met en confiance, me proposant la position qui m’est la plus agréable: ce sera sur le côté droit, presque sur le ventre. Les deux jambes appuyées sur les hanches de l’infirmière et de la sage-femme, me voilà partie pour le grand saut: je pousse, je retiens ma respiration, je souffle à fond… « Voilà la tête! » m’annonce Xavier, « Continuez, c’est très bien » m’encourage la sage-femme. Et au bout de quatre poussées : « c’est un garçon, c’est Jean! », m’annonce mon mari… Je le saisis entre mes jambes, maladroite et submergée par l’émotion qui accompagne ce moment intense. On m’aide à déposer mon petit garçon sur mon cœur, et discrètement l’équipe continue son travail… à tel point qu’elle se fait oublier, nous laissant sur notre nuage, pour nous retrouver pour la première fois « tous les trois ».
Claire maman d’un garçon (2008)