Loi Santé : le collectif Sages-femmes de demain s’oppose à la pratique de l’IVG par les sages-femmes

Le Collectif Sages-femmes de demain demande la suppression de la disposition concernant la pratique de l’IVG médicamenteuse par les sages-femmes, introduite dans l’article 31 du  projet de Loi Santé.

Pour Olivia Déchelette, porte-parole du Collectif : «  Le cœur du métier de sage-femme est d’aider les femmes en assurant la préparation, l’accompagnement et le suivi des naissances. Ce n’est pas notre rôle de prescrire l’IVG médicamenteuse, et nous refusons que l’on fasse porter à notre profession un acte qui n’entre pas dans sa nature et qui mettrait en péril la confiance que les femmes ont en nous. Avec 820 000 naissances en 2014, les sages-femmes de France souffrent déjà d’une profonde surcharge de travail, et nous sommes choquées d’imaginer que l’on puisse se décharger sur nous d’une tâche qui, je le répète, ne relève pas de l’essence de notre profession. »

Le Collectif rappelle que d’ores et déjà, nombre de sages-femmes signalent de réelles discriminations à l’embauche lorsqu’ils/elles évoquent la clause de conscience. Il recueille des témoignages d’étudiant(e)s qui ont été contraints de participer à des actes que leur conscience réfutait. Cette mesure risque de fragiliser encore plus cette clause de conscience, déjà si difficile à faire appliquer dans les conditions actuelles d’exercice et de formation du métier de sage-femme. Dans ce contexte, le Collectif Sages-femmes de demain demande de renforcer l’article L2212-8 du code de la santé publique qui dispose qu’« aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu’il soit, n’est tenu de concourir à une interruption de grossesse », et de l’étendre aux étudiant(e)s de ces filières.

En revanche, le Collectif soutient l’élargissement des compétences des sages-femmes en matière de vaccination, prévu dans ce même article 31. « Cela constitue une avancée positive dont nous pouvons nous réjouir parce qu’elle complète tout à fait les responsabilités que nous avons déjà en matière de prévention des pathologies de la mère et de l’enfant » souligne Olivia Déchelette.

D’autres mesures urgentes mériteraient également d’être mises en place. Comme l’expriment les recommandations de la délégation aux droits de femmes, il est nécessaire de « développer un accompagnement de qualité en direction des parturientes pour faciliter le retour à domicile après la sortie de la maternité ». Les sages-femmes, et principalement celles et ceux exerçant en libéral, sont en première ligne de cette mesure qui, elle, correspond absolument au cœur de notre profession.

Depuis février 2009, le Collectif Sages-femmes de demain, qui regroupe plusieurs milliers de sages-femmes, milite pour l’avenir de la profession « Parce que nous aimons notre métier et que nous voulons défendre ses intérêts et ceux des femmes qui s’adressent à nous, nous refusons de laisser les législateurs transformer radicalement notre profession sans prendre en considération nos demandes et les vrais besoins de nos patientes. »

Communiqué de presse du 31 mars 2015