Interpellation du Conseil de l’Ordre pour défendre notre profession

Le 28 avril 2011, le collectif Sages-femmes de demain faisait parvenir à Madame Keller, présidente du Conseil de l’ordre des sages-femmes, une lettre lui demandant son soutien contre la prescription de l’IVG au nom des 2072 sages-femmes regroupées au sein du collectif.

Lire ci-dessous la lettre

Le 28 avril 2011

Objet : Amendement à la proposition de loi modifiant la loi HPST

Madame la Présidente,

Nous nous sommes rencontrées lors de la discussion de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST)  et vous nous aviez alors encouragées à exprimer nos convictions et à rassembler les jeunes professionnelles motivées par la défense de notre métier. Notre collectif, sensible aux efforts de valorisation de notre profession, vous avait fait part de son opposition à prescrire l’IVG. Nous sommes actuellement 2079 sages-femmes opposées à la prescription de l’IVG médicamenteuse.

Bien sûr, nous avons lu avec beaucoup d’attention votre article sur la députée Bérengère Poletti dans la dernière lettre du Conseil de l’Ordre. Or elle tente actuellement de légiférer, à nouveau sans débat, sur la prescription de l’IVG médicamenteuse par notre profession, en proposant un amendement à la proposition de loi apportant  des modifications à la loi HPST, examinée mi-mai à l’Assemblée nationale.

Nous nous opposons fermement à cette intention qui est la raison même de notre collectif. Le désir légitime des sages-femmes d’être vraiment reconnues pour leurs compétences à la fois relationnelles et techniques, ne peut être traité par l’élargissement de leur mission à la prescription du RU 486. Au contraire, elle nous parait compromettre la véritable reconnaissance de notre métier. Le Collectif Sages-femmes de demain demande que notre profession soit protégée de toute récupération des tâches jugées ingrates voire dévalorisantes par les médecins.

Préparer, accompagner et suivre les naissances, c’est un métier exigeant, passionnant, à la frontière entre le naturel et le médical. Seules les sages-femmes sont en mesure d’aider les femmes enceintes à établir des relations précoces mère-enfant. Seules les sages-femmes sont en mesure de concilier le respect de la sécurité des femmes enceintes et du bien-être de celui ou celle qui va naître, avec l’aspiration de plus en plus générale à faire de la naissance un événement naturel.

Pour nous, la prescription de l’IVG reste incompatible avec ces spécificités et nous vous demandons avec insistance de relayer notre position en tant que présidente du Conseil de l’Ordre.

La teneur de votre réponse au présent courrier sera largement diffusée aux milliers de sages-femmes membres de notre collectif qui comptent spécialement sur vous.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Madame la Présidente, en l’expression de mon meilleur souvenir.

Olivia DECHELETTE,

Porte-parole du Collectif Sages-femmes de demain.

Nous devons impérativement éviter qu’on dénature notre métier. Nous refusons qu’on fasse porter aux sages-femmes, un acte qui n’entre pas dans l’essence de leur profession. Avec sages-femmes.info rassemblons-nous largement et rassemblons nos soutiens pour mieux nous faire entendre.

Publié le 3 mai 2011